"Lève la tête et avance" (Blanche Raynal)

Publié le 21 septembre 2025 à 17:09

 

Dans la famille « autobiographie », je vous propose « Lève la tête et avance » de Blanche Raynal qui nous dévoile sa vie, de son enfance à aujourd'hui, actrice au cinéma et à la télévision, comédienne de théâtre et auteure de scénarios et, désormais, de son autobiographie publiée aux éditions Baudelaire.

Résumé :

 

Lève la tête et avance ! Plus facile à dire qu'à faire. Tu oses rechigner, toi, fille de militaire, couvée par une mère qui n'a cessé de te dire : « Tu es la prunelle de mes yeux, ma chérie ! », « Jamais ils n'ont plié devant l'adversité, eux. Tu te dois de leur faire honneur ». J'ai fait ce que j'ai pu. Je me suis souvent remise en question, interrogée. Pourquoi, adolescente, j'ai eu envie de crier : « Lâchez-moi, j'étouffe ! » Pourquoi sensible aux maux des autres, j'ai servi d'éponge ? Pourquoi timide et timorée, j'ai choisi d'être comédienne ? L'heure n'est plus aux jérémiades, « sempre endavant » comme disait Mamie ! La vie est un voyage, une aventure, elle réserve des surprises et non des moindres. Courage et bonne route !  "Lève la tête et avance", un ouvrage dans lequel elle explore ses expériences et ses réflexions,

 

Pour vous le procurer : www.éditions-baudelaire.com

Mon avis:

 

       Une vie condensée et un regard sur le passé et l’avenir.

       Au travers des épreuves, des barreaux que l’enfance voit se planter autour d’elle parce que l’époque… parce que les nécessités… parce que le « qu’en-dira-t-on »… , au travers des souvenirs que distille la mémoire, en amplifiant certains pour en filigraner d’autres,  Blanche Raynal nous prend par la main et nous ouvre la porte de son âme écorchée et néanmoins bercée d’amour et de rêves tout autant que de lutte entre ce qui fut et ce qui aurait pu être. On regrette parfois son passé, on le décortique, on le dévisage et on le repousse, mais un coup d’œil vers l’avenir suffit parfois à apaiser les tensions d’hier.

      Son regard sur ce passé est une immersion à 360° au cœur d’une famille que l’on rencontre entre deux guerres, Louise et Fernand, un couple ordinaire au sein duquel la petite Blanche verra le jour. Ajoutez une grand-mère maternelle qui tient un rôle essentiel dans leur vie et vous avez le début de l’histoire de Blanche, dont le prénom a déjà toute une histoire…

      Les règles sont strictes dans les familles d’antan - et ordinaires - où les femmes sont un peu à l’étroit dans leur rôle imposé. Puis la Guerre à nouveau… celle qui transforme les hommes en sinistres galériens de la vie, qui assombrit les âmes au point d’en éclabousser l’existence des êtres proches. Fernand devient si dur, si impitoyable que Louise, pour l’apaiser, n’hésite pas à répondre à ses moindres désirs jusqu’à ne plus exister pour elle-même. Louise encore, sert de tampon entre « Mamie » et Fernand dont l’entente reste à peine cordiale. Blanche est son refuge, son lien d’amour ; la petite fille le ressent avant de le comprendre bien plus tard. Le trio féminin que forment grand-mère, mère et fille devient très vite un système gravitationnel à part entière.

       La petite fille aspire à la liberté. Boulotte et victime de railleries à l’école, elle décide de se prendre en main. Radical ! Elle doit changer de corps ! « Anorexie mentale » est un mot qu’on ose apposer sur son état bien après l’avoir vécu ! Des années à fondre sous les yeux impuissants des siens jusqu’à voir une lueur d’espoir au travers d’un nouveau choix : l’art dramatique, pourquoi pas, le cinéma, l’écriture. Se jouer de rôles de fiction comme de ceux de la vie. Déconfiture ! Ce milieu est aussi truffé d’écueils, d’une nature parfois bien…crapuleuse ! Mais tenir à tout prix, s’imposer, c’est le prix de la liberté, celui d’être femme et personnage médiatique, celui d’une pièce au sein d’une famille et d’une société qui modèlent leurs rôles.

       Enfin jouer sur scène, écrire puis, bien des années plus tard, s’entretenir avec la Raison, regarder le passé et le chemin parcouru pour se tourner vers l’avenir, celui des économies de mots qui effacent hélas peu à peu les relations humaines dans le brouillard ou le brouillon de la vie façonnée par les Réseaux sociaux, l’IA …

 

       Ce livre est une profession de foi et d’amour qui porte toutes les couleurs de la vie. C’est un trait d’union entre les générations dont les dernières décennies ont montré d’énormes changements que Blanche Raynal nous conte dans un livre-tendresse, écrit avec des mots simples et touchants. C’est aussi un hommage à ces femmes-courage qui ont accepté leurs vies de carcans pour donner envie à d’autres de s’en extraire ! Il est le reflet de la pensée comme elle vient de l’auteure, sans filtre, livrant ses souvenirs, les bons et les douloureux, mais aussi ses réflexions spontanées sur la société et ses dérives.

       C’est un livre qui surprend aussi par sa conception et on voit bien ici « la femme de théâtre ». Car, au lieu de dialogues et de répliques de personnages, ce sont leurs points de vue qui s’entrecroisent au fil des paragraphes et des chapitres. C’est surprenant au début, mais tout à fait passionnant au fur et à mesure qu’on pénètre le récit et l’exercice devient juste addictif.

 

Et si vous souhaitez découvrir de vive voix l’histoire de ce livre et de son auteure,
rendez-vous vendredi 10 octobre à 18h30 à la Médiathèque Mille Feuilles,
pour la conférence de Blanche Raynal

en introduction du Salon du livre de La Bouilladisse, salle des fêtes,
le samedi 11 octobre, où elle nous fait l’honneur d’être la marraine de cette 2e édition. 

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